Jeudi 24 juin à 18 heures 30 : L’alliance des fils de Noé,

une tradition universelle qui devrait relier les hommes et non les diviser

Les trois fils de Noé, Sem, Cham et Japhet sortirent de l’Arche et leur postérité peupla toute la terre. Au Centre Culturel Juif de Cannes, notre ami Elie Guez nous a présenté la vocation universelle de la Torah à partir de l’alliance de ces trois frères, « un enseignement à connaître absolument pour rêver d’une paix véritable entre tous les hommes de la Terre ».

Certains « Sages » veulent voir là la possibilité d’une convergence spirituelle, un chemin vers la paix entre des traditions qui pourraient s’entendre au lieu de s’affronter.

Nous savons ce qui nous divise, allons à la recherche de ce qui nous rassemble.

Les personnalités suivantes étaient présentes : Vincent-Paul Toccoli (sdb), Roland Poupin (Pasteur de l’Église Réformée à Antibes),  le Rabbin Joseph Abittan de Nice et le Rabbin Marcel Zemour d’Antibes Juan Les Pins, tous deux très impliqués dans le dialogue inter-religieux.

On trouvera ci-dessous quelques photos de cette conférence suivies d’un résumé des débats.

Soirée organisée conjointement par l’Académie Clémentine, le Consistoire Israélite de Cannes, l’association Mayanoth de Nice, le Cercle Philo Sophia et le Relais Côte d’Azur de la Communion Oratorienne.

Rendez-vous à 18 heures au centre Culturel Moos-Kahn – 20, boulevard d’Alsace à Cannes – où nous étions accueillis par Gérard Bavard, son président

Cette conférence était précédée du verre de l’amitié et suivie d’un débat et d’un dîner

La participation à la conférence et l’apéritif étaient gratuits.

Afin de poursuivre agréablement cette rencontre, et comme il est d’usage lors de notre dernière réunion de l’année,  nous avons prolongé la soirée par un très bon dîner traditionnel sur place. La participation au dîner était de 30 euros.

Quelques photos :

Capture d’écran 2010-07-07 à 21.06.50Capture d’écran 2010-07-07 à 21.03.06Excellent accueil des participants par Gérard Bavard.

 

 

 

 

 

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Une assistance nombreuse et très intéressée par cette soirée.

Résumé de la conférence :

Elie Guez a bien voulu nous adresser un texte pour résumer son propos, on le trouvera ci-dessous.

Interrogé sur la suite à donner à sa présentation, Elie nous a répondu en citant l’histoire d’un candidat au judaïsme qui voulait connaitre l’approche la plus rapide pour aborder le judaïsme. Le sage Hillel lui répondit : Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne souhaites pas qu’on te fasse, le reste est dans les commentaires… puis il ajouta : VA ET ETUDIE. Selon Elie, c’est là la clef, un cercle d’étude pour approfondir le sujet. Des rencontres, des séminaires, des voyages pour mettre ensemble des hommes et des femmes qui travaillent sur le sujet. De son coté Elie reste disponible et ouvert pour poursuivre dans ce sens.

Elie Guez : Avant de faire un résumé, j’ai repris mon texte en l’élaguant au mieux pour donner la cohérence de ce que j’ai essayé de démontrer dans mon intervention. Le petit résumé de la fin pourra aider à faire une synthèse.

Le cadre de nos échanges.

Je souhaiterais consacrer cette soirée non pas à dialoguer sur nos religions singulières mais à retrouver le patrimoine commun  de nos traditions. Comme le dit si bien Jacques, dans son communiqué,  » nous savons ce qui nous divise, partons à la recherche de ce qui nous rassemble ». Je souligne « recherche« , car vous découvrirez que nous ouvrons un très ancien programme pour un nouveau champ de travail.

En effet, cette tradition que nous allons partager ce soir existe depuis le début de la création, et a continué à exprimer la foi des hommes qui avaient intégré le monothéisme et qui vivaient autour d’Israël jusqu’à la destruction du second Temple.  La littérature rabbinique parle « du Pacte de Beni Noah » ou le « Noahides ».

L’alliance des enfants de Noé.

Il s’agit de l’alliance que D.ieu a donnée  à l’humanité, après le déluge, et avant l’évènement de « la Tour de Babel » qui a conduit l’humanité à  la confusion des langues, à l’éclatement des hommes en nations.

Si la Bible s’adresse en première lecture à un peuple particulier, elle raconte l’histoire de la création du monde, et donc doit avoir un message pour tous les peuples du monde.

Le développement de ces recherches devrait, à mon sens, apporter pour l’avenir de nos religions un moyen de nous lier aux mêmes valeurs universelles tout en préservant nos singularités qui nous distingueraient mais ne nous diviseraient plus.

Puisque l’humanité est issue d’un même créateur, qui pose le modèle d’une création unique, racine pour l’ensemble de l’humanité, alors Adam, premier homme devrait avoir une tradition première dans sa relation avec le créateur, et nous devrions trouver des traces de cette tradition dans toutes les traditions d’Occident comme d’Orient.

D’un côté, la Bible parle bien de l’Hébreu, des Prophètes d’Israël, mais lorsque les prophètes parlent du sens de l’histoire Ils parlent  de « l’effort de création d’une identité humaine ».

Le soi-disant « particularisme » d’Israël et l’universalisme sont inextricablement noués.

Mais attention, il ne s’agit pas ici comme certaines religions universalistes d’une conversion à une religion universelle pour tous les peuples c’est-à-dire, en ce qui nous concerne, la judaïsation de la planète. Loin de nous cette idée qui est totalement contraire au principe d’Unité.   L’Unité n’est pas l’uniformité, l’unité intègre la multiplicité.

Création de l’homme ADAM

Pourquoi un seul homme ?  Le midrash dit : « D.ieu a ainsi donné à tout homme un même ancêtre pour qu’aucun ne puisse dire, je suis d’une lignée plus noble.

Un homme unique créé  masculin féminin…  Déjà ici le Un créateur qui crée le Un humain le crée Deux. Et ce deux sera bénédiction…L’union c’est déjà au minimum deux dans la différence. L’union n’est pas la fusion Tout  le texte biblique va d’ailleurs se développer selon le principe de différenciation, à ne pas confondre avec division.

D.ieu lui-même s’il est UN se présente sous la forme d’une multiplicité de forces et d’attributs : Elokim.  L’homme lui-même est créé à l’image de nom divin Elokim qui représente un pluriel, une multiplicité.

La sortie du Gan EDEN :

Après la « faute » du premier couple qui a choisi la voie de la dualité avec l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Eve sont exilés de leur lieu, ce sera le premier exil de l’humanité.

La conséquence est que l’Homme finit par se cacher de D.ieu. D.ieu appela l’homme et lui dit:

 » Où  es-tu? » III, 9. Mais l’homme peut-il se cacher de D.ieu? En fait il se cache de lui-même, en se cachant, il s’écarte de la relation de proximité qu’il avait avec le créateur.

D.ieu ne laissera pas l’homme démuni, le texte parle d’un livre …

« Voici le livre des générations de l’homme » Le Zohar dit que c’est un véritable livre, c’est le livre du secret qui nous ramène au chemin de l’arbre de vie.

L’histoire de la chute de l’homme ne s’arrête pas là.

Le premier fils d’homme CAIN, tue son frère ABEL ! Premier meurtre de l’humanité. À la question où est ton frère, il répondra « suis-je le gardien de mon frère ? » N’est-ce pas la vraie question qui s’imposera à l’humanité : être le gardien de son frère…  Tout au long du récit des Patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, il sera question de retrouver cette fraternité perdue.

L’Espérance du monde reprendra avec la naissance de Seth…. Le nouveau fondement du monde… Adam lui transmettra le livre du secret. Le texte donne ensuite une généalogie de 10 générations où un seul nom est donné comme pour nous indiquer par  qui passe la transmission.  Le Rabbin Elie Munk dit « 10 générations dépositaires des grandes traditions pour l’humanité que Noé a reçues ».

Mais malheureusement, malgré ces êtres d’exception, le déclin spirituel allait de mal en pis, La terre se remplit de Violence « HAMAS » En hébreu!! Ce qui mènera l’humanité au déluge.

Noé trouve grâce aux yeux de D.ieu.  Noé représentera donc le nouveau père du monde. D.ieu contracte une alliance avec lui et ses fils Gen…6,18 – 9,9, appelée l’alliance  des Bné Noah.


Noé a trois enfants Shem, Ham et YaPhet.

Ham était le père de Canaan. Nous n’allons pas ici expliquer la faute de Ham, juste une précision en passant, de Canaan sortent les peuplades qui vont s’étendre de Sidon à Gaza. De Ham sortiront Kouch, Mitsraïm (l’Egypte) Pout et Canaan (La Palestine).  Les futures antagonistes d’Israël sont tous ici nommés. (Étonnant !)

Kouch, engendre Nemrod, le grand adversaire d’Abraham, son antagoniste, c’est aussi le premier impérialiste de l’histoire biblique. « Le commencement de sa domination fut Babel ». Il est l’initiateur de la tour de Babel et responsable de la dispersion des nations.

Yaphet donnera les peuple indo-européens et notamment la Grèce.

Quant à Shem, de lui descendront tous les fils de Hever (le peuple hébreu d’où  naquit Abraham).

Voici les générations des fils de Noé. ..

Le nombre de noms énumérés dans ce chapitre est de 70. Qui représenteront les 70 racines des Nations.  Ce nombre de 70 sera mis en parallèle avec les 70 âmes de la famille de Jacob qui descendront en Egypte comme pour dire que ce peuple sera une représentation des 70 façons d’être homme. C’est-à-dire le microcosme de l’humanité avec ses 70 familles

Le projet est bien à la dimension universelle, et s’il se développe par des acteurs «choisis », cela ne déduira pas pour autant l’aspect universel.

BABEL

Quel est l’objectif de Babel ? Nemrod c’est l’impérialisme politique mais aussi le pouvoir religieux, une seule religion pour tous.

Babel c’est uniformité, perte de la différenciation.   C’est la perte de l’Unité. L’humanité subit  sa première diaspora, avant même celle d’Israël.  Les langues sont alors séparées pour éviter le totalitarisme, la pensée unique.  Le projet de l’alliance n’est pas l’uniformité.  Selon cette lecture avec Babel il y a risque d’une identité monolithique, rivale de la notion d’unité, c’est le danger du totalitarisme.

Ainsi, l’alliance universelle n’est pas un projet d’une religion pour tous. Ceci est compris dans le contexte de l’enseignement hébraïque qu’il y a soixante-dix nations ou groupes de personnes dans le monde. Chaque groupe de personnes doit élaborer son propre forme de culte, unique à sa propre culture. Il y a cependant un patrimoine commun pour tous les cultes, ce sont les enseignements Noahides.

La question est de retrouver ces enseignements et de les enseigner au monde. Par qui passe la transmission ?

Abraham, lutte contre toute forme d’idolâtrie, et de ce fait ne rentre pas dans ce marasme qu’est Babel, il garde la tradition et langue « Une ».  Abraham veut dire  « père des peuples », le mot hébreu veut dire passer : il est passeur pour les peuples, celui qui fait passer du paganisme au monothéisme. Par lui seront bénies toutes les nations. « Et par toi seront heureuses toutes les races de la terre » Gen 12,2 17,7; La nouvelle alliance avec Abraham, bien que singulière pour le peuple hébreu, a comme vocation la réalisation du projet universel.

De lui naitra le peuple hébreu, un peuple  « à part », qui nous l’avons vu sera microcosme de l’humanité.  Plus tard ce peuple sera lui aussi « choisi », choisi par le créateur pour porter la promesse divine, la porter jusqu’à sa réalisation…. Et devenir le peuple témoin de l’unité et de la réalité divine.

Telle sera la vocation des enfants de l’alliance faite avec Abraham, transmise à Isaac, qui la transmet à Jacob. Mais attention, la transmission de la tradition monothéiste, n’est pas à l’image de l’universalisme totalitariste de Nemrod.

Mais d’où Abraham a-t-il reçu cette tradition universelle, qui comme nous l’avions vu était transmise de père en fils. Le père d’Abraham était marchant d’Idole ce ne peut être de lui. Qu’est devenue alors la première alliance des fils de Noé ?

Le secret se trouve dans le passage de la bénédiction d’Abraham par Melkitsedek Un passage étrange dans sa concision : « Et Melkitsedek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin, il était prêtre du D.ieu Elion ; Et il bénit Abram, disant : Béni soit Abram du D.ieu Elion possesseur des cieux et de la terre… »

Melkitsedek c’est le roi de  justice Il est également nommé le roi de Salem, roi de la ville de Salem, c’est-à-dire Jérusalem.  Il est roi de Jérusalem la ville de la paix… vous voyez le fil !!! ?

Mais qui est Melkitsedek ?  Mais selon la tradition hébraïque il s’agit tout simplement de Shem, le troisième fils de Noé, par qui est passée la bénédiction-transmission, que Noé lui à donnée.

La transmission passe donc de Shem à Abraham.  Abraham. Nouveau principe premier, prince du monothéisme, Abraham, ira plus loin que la relation avec le D.ieu Elion Dieu unique, créateur du ciel et de la terre. Il découvrira la notion de D.ieu Un… Achem… Le Nom…

Mais pour s’attacher au Un du monothéisme d’Abraham, l’humanité devra en amont retrouver le monothéisme de Elokim, Dieu créateur de la nature sans tomber dans le panthéisme où D.ieu est confondu avec la nature. Erreur de Spinoza et des philosophes panthéistes qui ont suivi.

D’Abraham à Isaak, d’Isaak à Jacob, Jacob qui sera nommé Israël. De lui descendront  les 12 tribus d’Israël, 12 façons d’être Israël, qui deviennent 70 familles à leur descente en Egypte, porteur de ce message universel à la dimension 70, comme les 70 façons d’être homme, comme les 70 facettes de la Torah…reçu par le peuple hébreu qui deviendra plus tard le peuple d’Israël.

Comme il est dit :

Israël se constitue réceptacle dans lequel le créateur déverse sa bénédiction pour qu’il la distribue à son tour aux nations. (Isaïe 40,10/Proverbe 3,44 / Sam 17,14 /Amos7, 2)

Israël est à la disposition de D. pour s’en servir dans des buts universels (Rachi exode 19, 5).

CONCLUSION :

Le Sanhédrin travaille  sur le Talmud, et d’autres textes conservés depuis plus de 2000 ans, qui sont appelés à jouer un rôle en aidant à clarifier ces enseignements. Chaque groupe de personnes  doit créer son propre tribunal religieux pour élargir, développer et adapter ces lois afin de répondre aux besoins de sa communauté de croyants.

La diversité religieuse, qui est la base des enseignements noachides, est la croyance que toutes les vraies religions sont ancrées dans les mêmes vérités fondamentales.

Quelles chances pour que, demain, la sagesse l’emporte sur la violence dans laquelle le monde est pris, pour que les conflits qui sévissent de partout puissent trouver une solution qui dicte aux hommes la conscience de leurs intérêts communs ?

Karl Jaspers, un philosophe, dans son introduction à la philosophie  écrit : « Qu’ils le veuillent ou non les hommes d’aujourd’hui ne peuvent plus échapper à l’évidence qu’ils sont liés par un sort commun, qu’il leur faut accepter en dépit de leurs divergences, de coexister sur une même planète…/Ou bien nous sombrons dans la ruine de l’homme et de son univers, ou bien nous prenons l’élan pour  donner naissance à l’homme véritable »

Je trouve dans cette intuition philosophique, une bonne manière de terminer cette étude.

Résumé :

Le cadre de nos échanges.

Découvrir le patrimoine commun  des traditions inscrit dans la bible et développé dans la littérature rabbinique sous les termes « du Pacte de Beni Noah » ou le « Noahides ».  Il s’agit de l’alliance que D.ieu a donnée  à l’humanité, après le déluge, et avant l’évènement de « la Tour de Babel » qui a conduit l’humanité à la confusion des langues, à l’éclatement des hommes en nations : L’alliance universelle des fils de Noé.

J’ai cherché à montrer que cette alliance existe depuis le début de la création sous la forme d’une tradition primordiale, terme emprunté aux recherches de René Guénon mais existant dans les textes de l’ésotérisme juif comme le Zohar.

Nous avons vu comment cette tradition à été transmise de génération en génération jusqu’à la révélation donnée à Moïse au Sinaï. L’objet de la vocation du peuple d’Israël devient alors de retransmettre cet enseignement aux peuples du monde. « Israël est à la disposition de D.ieu dans le but de la transmission des lois universelles » (Rachi Exode 19, 5).

Chose très importante, et là est toute la différence entre cette vision et l’universalisme que l’on peut retrouver dans certaines religions, nous découvrons cela à l’épisode de la tour de Babel : Nemrod le promoteur de Babel, c’est l’impérialisme politique mais aussi le pouvoir religieux, une seule religion pour tous. Babel c’est uniformité, perte de la différenciation.   C’est la perte de l’Unité. L’humanité subit  la première diaspora.  Les langues sont alors séparées pour garder la différenciation.  Le projet de l’alliance n’est pas l’uniformité.  Selon cette lecture avec Babel il y a risque d’une identité monolithique, rivale de la notion d’unité, c’est le danger du totalitarisme politique ou religieux.

Ainsi, l’alliance universelle n’est pas un projet d’une religion pour tous. Ceci est compris dans le contexte de l’enseignement hébraïque qu’il ya soixante-dix nations ou groupes de personnes dans le monde.

Chaque groupe de personnes doit élaborer son propre forme de culte, unique à sa propre culture. Il y a cependant un patrimoine commun pour tous les cultes, ce sont les enseignements Noahides.

J’ai terminé par une parole d’Espoir pour que les religions à l’exemple des droits de l’homme puissent s’entendre sur leur devoir religieux commun en préservant leur différence.

Il nous reste à approfondir le sujet. Nous organisons un voyage d’étude en Israël sur le sujet du 21 au 28 juillet.


Le Rav Zemour a résumé les 7 lois de l’alliance :

Shefichat damim – Ne pas assassiner.
Gezel – Ne pas voler ou kidnapper.
Avoda Zara – Ne pas faire le culte des faux dieux / idoles.
Gilui arayot – Ne pas être sexuellement immoral (se livrer à l’inceste, la sodomie, de bestialité, la castration et l’adultère)
Birkat Hashem – Ne  pas dire en vain, le Nom de D.ieu.
Dinim – Mettre en place des tribunaux justes et honnêtes et appliquer une justice équitable pour juger les délinquants et faire respecter les principes des cinq dernières.
Ever Min HaChai – Ne mangez pas une partie d’un animal vivant.


Vincent-Paul Toccoli a évoqué les enfants de Noé qui sont à la fois :

1 – le résultat de la deuxième rupture de l’homme avec Dieu (expulsion du Paradis Terrestre, et
destruction de l’humanité par le Déluge)
2 – le point de départ de la « nouvelle humanité » qui sera soumise elle aussi à une série « normale » de ruptures successives, ruptures qui constituent justement l
‘histoire de Dieu et des hommes (voir Gerhard von Rad). Et cela continuera jusqu’à la fin des temps…

Pour la suite, Vincent-Paul Toccoli a précisé que :

1 – La principale différence entre les textes fondateurs des principales religions, c’est que seule la Bible parle d’Histoire en racontant des histoires.

2 – Ces histoires parlent à la fois d’immanence (Emmanuel : Dieu au milieu des hommes) et de transcendance (Dieu Trois fois saint)

3- La création, et celle de l’homme par excellence, est le seul « endroit de Dieu » sur terre, et c’est donc en l’homme, sommet de cette création, que peut advenir la rencontre entre l’immanence et la transcendance, entre Dieu et l’Homme : Jésus, le Christ, se révélant « endroit de Dieu « et qui DOIT demeurer homme, tout en se révélant Dieu.


Pour en revenir aux fils de Noé, le Pasteur Roland Poupin souligne ensuite que cet enseignement fut retenu comme le fondement même du christianisme naissant.  Les Actes des Apôtres  (Actes 15, 15-18) précisent bien que lors du concile de Jérusalem les premiers chrétiens qui étaient tous juifs, judéo-chrétiens vivant leur judaïsme de l’époque, ont accueilli les « païens » non juifs, les pagano-chrétiens, sur cette base doctrinale. Celle-ci resta le fondement principal de la foi chrétienne jusqu’à sa récupération politique par l’empire Romain sou le règne de Constantin au 3ème siècle.

Le Rav Abittan a, quant à lui, développé l’idée de l’universel qui passe par le nombre 70, inscrit dans toute l’histoire biblique au cœur de la vocation d’Israël.

(Le compte rendu de cette intervention sera complété après écoute de l’enregistrement de la conférence).